DÉCLARATION DE LA FÉDÉRATION INTERCO CFDT AU CSFPT DU 5 SEPTEMBRE 2012

Madame la ministre,

Nous avons déjà eu l’occasion de nous rencontrer (pas plus tard qu’hier avec la présentation de l’agenda social) et vous connaissez parfaitement les attentes de la CFDT pour la Fonction Publique je vous ferais donc grâce d’un long développement.

Je souhaite juste insister sur deux ou trois points qui sont essentiels pour nous, en général et singulièrement dans la Fonction Publique Territoriale.

Nous avons bien conscience de l’état des finances publiques et du peu de « grains à moudre » dans les négociations salariales qui nous l’espérons vont enfin s’ouvrir.

Au-delà d’une nécessaire parole de vérité et donc loin de promesses démagogiques, il nous faut rappeler que sans perspectives, aucune politique n’est viable. Dans la FPT nous détenons le record, tant des agents de catégorie C que des contractuels et à ce sujet, il serait bien maintenant que le décret d’application à la FPT paraisse au plus tôt. J’en profite sur ce point pour m’adresser plus particulièrement aux élus. La CNRACL connait une situation très difficile au niveau de ses comptes provoquée notamment par le l’augmentation des départs en retraite dans un contexte de tassement des recrutements. La titularisation de contractuels dans ce contexte contribuera également à limiter la portée de ce phénomène et je les invite donc à se montrer volontaristes en la matière.

Convaincus néanmoins que les titularisations ne toucheront pas plus de 10 à 15% des actuels contractuels, nous serons particulièrement exigeants et reviendrons avec des propositions pour construire de vraies garanties collectives pour les agents restants en CDD ou CDI.

Si des choix sont à opérer c’est bien en faveur des plus précaires qu’il faudra prendre des mesures.

Si la conviction de servir le public et l’intérêt général est prégnante chez la grande majorité des agents, elle ne saurait se confondre avec le sacerdoce. La perte continue du pouvoir d’achat, le resserrement des grilles, la stagnation des rémunérations lorsque l’on ne perçoit que l’équivalent du SMIC et que tous les prix progressent sont démobilisateurs, démotivants voire mortifères. Les politiques d’austérité imposées aux services publics un peu partout en Europe ont démontré jusqu’à présent l’échec qu’elles constituent, aussi gardons nous de vouloir reproduire ici ce qui ne marche pas ailleurs.

S’il faut tout remettre à plat et modifier totalement notre architecture des rémunérations alors attelons-nous à la tâche et ne tergiversons pas pendant des mois voire des années.

Ayons de l’ambition pour redonner de l’oxygène aux personnels.

 

Le second point concerne l’annonce d’une loi de décentralisation pour la fin de l’année. Les confédérations sont mobilisées la nôtre tout au moins. Associer la réforme de l’Etat à la décentralisation nous parait une démarche cohérente pour ajuster enfin, dans la complémentarité, les différents acteurs des politiques publiques. Si de nouvelles compétences sont à transférer évaluons l’impact sur les personnels et engageons nous dès à présent dans un processus de dialogue social constructif. Une simple information ne saurait nous satisfaire.

 

Et ceci m’amène au dernier point qui n’est un scoop pour personne tant notre fédération martèle cette question depuis la naissance de la FPT et donc de cette digne instance, et, qui s’adresse directement aux élus territoriaux, plus qu’à la ministre de la FP.

Si un acte 3 de la décentralisation se fait, ils ne pourront pas faire l’économie du questionnement quant à la capacité des associations d’élus à s’organiser mieux et plus efficacement, pour que le dialogue social ne se transforme pas en course à l’échalote pour les organisations syndicales. Une FPT forte, dynamique et innovante ne perdurera qu’avec des employeurs territoriaux ayant une vision ouverte sur leurs voisins dans leur territoire. Les entreprises ont compris depuis longtemps l’intérêt à organiser leur expression et positionnement, sans pour autant renoncer à leur libre gestion. Alors que la loi sur le dialogue social qui à déjà 2 ans et l’agenda social qui nous est proposé, prévoient une extension des sujets de négociations et la possibilité de conclure des accords, Il serait temps de lever les égoïsmes et archaïsmes indignes des défis que nous avons tous, à relever pour moderniser et revitaliser notre pays et ses services publics. Ce n’est pas en s’abritant constamment derrière la notion de libre administration (que nous défendons par ailleurs) que nous remettrons un peu d’équité dans la gestion contrastée des personnels.

Je rajouterai pour terminer sur ce thème du dialogue social, que la montée en puissance des Etablissements Publics de Coopération Intercommunale et dans ce contexte, de la mutualisation des services, doit nous amener à repenser les instances de dialogue et pour être plus précis, les rôles respectifs entre les CDG et les EPCI. Nous devons arriver à une complémentarité entre ces deux niveaux. Aux Centre de Gestion le regard global et transversal et l’élaboration d’outils communs, aux EPCI, le dialogue de proximité et cela vaut pour les CT comme pour les CAP et les CHSCT.

Voila, Madame la ministre, pour la CFDT, les conditions politiques n’ont apparemment, jamais été aussi « favorables » pour créer un dialogue social entre acteurs voulant et sachant s’engager.

Nous sommes prêts au changement et comme il parait que c’est maintenant….. Nous serons preneurs de toute initiative, à notre échelle, allant dans ce sens.

 

Pour Interco-CFDT : Jean-Claude Lenay

 

 

 

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